mercredi 24 décembre 2014

Indescriptible : le Grand Canyon du Colorado



Le Grand Canyon est situé dans le Nord-Ouest de l'Arizona. Il a été creusé par le fleuve Colorado dans le plateau du même nom. Fondé en 1919, le parc couvre un territoire protégé de 4 927 km. Il est fréquenté chaque année par plus de quatre millions de visiteurs. La diversité naturelle et paysagère de la région a été reconnue patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1979. Les dimensions du grand Canyon sont gigantesques : il s'étend sur environ 450 km de long entre le lac Powell et le lac Mead. Sa profondeur moyenne est de 1 300 mètres avec un maximum de plus de 2 000 mètres. Sa largeur varie de 5,5 km à 30 km.
Le Grand Canyon n'est ni le plus profond, ni le plus imposant des canyons terrestres, mais le site est remarquable pour les points de vue offerts aux visiteurs et pour les couches géologiques qui apparaissent sur les versants du canyon, bien connus des géologues. Les strates racontent l'histoire du continent nord-américain. L'endroit est le résultat spectaculaire du travail de l'érosion, notamment celle du fleuve Colorado qui coule en contrebas.
Le climat est marqué par l'aridité et l'altitude. Les précipitations annuelles sur South Rim sont de 380 mm. Les températures varient entre le nord (plus froid car plus élevé) et le sud du parc. Elles sont différentes selon que l'on se trouve sur le plateau ou au fond du canyon : l'été est particulièrement chaud et sec à cette altitude. La route du versant nord est fermée entre novembre et mai à cause des chutes de neige. Des vents  soufflent à l'intérieur des gorges à certains moments de la journée. La nuit, la baisse des températures génère un brouillard froid


 Les conquistadors espagnols sont les premiers hommes blancs à atteindre la région. En 1540, le vice-roi de Nouvelle-Espagne, Antonio de Mendoza, envoie une expédition depuis le Mexique actuel vers le nord, afin de découvrir les cités d'or de Cibola. Le capitaine Don García López de Cárdenas découvre alors le Grand Canyon  mais renonce à le traverser faute d'avoir trouvé un passage entre les deux rives. La région reste méconnue jusqu'au milieu du XIXe siècle. Mais la conquête de l'Ouest et la croissance démographique poussent les Américains à cartographier le secteur. En 1869, John Wesley Powell, un vétéran de la Guerre de Sécession, descend le fleuve Colorado en bateau : son expédition coûte la vie à trois des neuf hommes. Le récit de Powell éveille l'intérêt des géologues et des amoureux de la nature.

La descente du Colorado est réalisée pour la première fois avec des embarcations légères par Geneviève et Bernard de Colmont et Antoine de Seynes de septembre à novembre 1938. En effet seuls des barques très lourdes et solides avaient parcouru ce canyon de 1 700 km avec une perte d’altitude de 1 500 m parsemé par environ un millier de rapides dont un tiers très violents. Le film dirigé par Roger Verdier "La Rivière Enchantée", et produit par Bernard de Colmont, en 1942, retrace cette épopée.



Au début du XXe siècle, la région se développe et le Grand Canyon est de plus en plus fréquenté, notamment par les chasseurs. Le chemin de fer rejoint la rive sud en 1901. Le premier hôtel est inauguré peu de temps après.
Face à la pression humaine, le gouvernement décide de classer la région en parc national en 1919. Les eaux du Colorado sont domptées par la création du barrage Hoover en aval dans les années 1930, puis du barrage de Glen Canyon en amont dans les années 1950-1960 (216 m de haut, 475 m de large à la crête).



Toute la région, immense, du « plateau du Colorado » est un enchantement pour le voyageur.  Le survol du Grand Canyon que nous avons réalisé à bord d’un petit avion à hélices est un must. Impressionnant ! Décollage de Tusayan, puis survol de la forêt jusqu’à la faille tourmentée qui apparaît d’un coup, vertigineuse, dans laquelle le fleuve prend des couleurs différentes selon le secteur qu’il traverse. Sur le bord, il n’y a pas de mots pour décrire les sensations  éprouvées : cela se vit. Rien, même pas les photos ne peuvent rendre ce respect de la nature que suggère le Grand Canyon : il manque les odeurs des genévriers centenaires, de la roche chauffée, les animaux, les condors dans le ciel… La dernière fois que nous sommes allés admirer la bête il neigeait et le canyon était rempli de blanc et de brouillard : invisible ! Il s’est révélé le lendemain, encore couvert de flocons et de nuages floconneux. Au mois d’août prochain rien de tout cela mais la lumière de l’été et aussi, hélas, les hordes de touristes pas toujours silencieux comme ils le devraient.















Flagstaff : une jolie petite ville de montagne sur la route du Grand Canyon : 



La ligne de train qui partant de Williams arrive jusqu'au Grand Canyon Village :


(à suivre : dans les roches de grès rouges autour de Kayenta et la magie de Monument Valley)

samedi 20 décembre 2014

Faune et flore du "wild west" : nos premières observations.


Ici, rien d'exhaustif, il s'agit simplement de nos premiers contacts avec quelques animaux et plantes emblématiques de l'ouest, que nous n'avions jamais vus chez nous (à l'exception du figuier de Barbarie, qui se plaît bien dans le midi).
SEQUOIAS ET RED WOODS :

Séquoia est un terme ambigu qui désigne deux espèces de conifères appartenant à deux genres différents, tous deux de l'ancienne famille des Taxodiacées, englobée aujourd'hui dans les Cupressacées :
  • Sequoia sempervirens (Séquoia à feuille d'if ou séquoia toujours vert) peut mesurer plus de 100 mètres de hauteur pour un diamètre approchant huit mètres. Le nom du genre Sequoia vient de l'orfèvre cherokee Sequoyah (v. 1770-1843). Cette dédicace a été faite par le botaniste autrichien Stephan Ladislaus Endlicher. Ces arbres sont originaires des forêts côtières du nord-est de la Californie.
  • Sequoiadendron giganteum (ou Séquoia géant) se distingue par son volume. Il n'atteint "que" 80 mètres de hauteur en moyenne mais son diamètre peut dépasser dix mètres. Les 1 486 m³ du Général Sherman dans le parc national de Sequoia, en font l'arbre le plus volumineux du monde. De plus le séquoia géant peut vivre plusieurs milliers d'années. 
 Le Séquoia géant se caractérise également par sa longévité puisqu'il peut atteindre plus de 3 000 ans. Sa croissance initiale est vigoureuse et verticale avec une forme conique caractéristique. Au-delà de 100 ans, il a tendance à se développer plutôt en diamètre et son sommet s'arrondit. S'il ne pousse pas en situation isolée, il perd rapidement ses branches basses à cause de l'ombrage provoqué par les arbres voisins, ce qui explique l'absence de branches sur une hauteur de 20 à 50 m.

 Les feuilles sont des aiguilles pointues en forme d'alènes, persistantes et arrangées en spirale autour de la tige, de couleur vert grisâtre et d'une longueur de 3 à 15 mm1. Elles dégagent une odeur d'anis quand on les froisse.
  • Le bois, riche en tanins est de couleur rouge assez vive. Sa résistance mécanique est faible mais sa résistance à la dégradation par les champignons et insectes est exceptionnelle. À tel point que les troncs tombés au sol sont souvent détruits lors des incendies et non par les pathogènes.
  • Son écorce, très épaisse et fibreuse, est de couleur rougeâtre, d'où son nom anglais de Redwood (bois rouge). Dépourvue de résine et riche en tanins, elle protège l'arbre du feu. Elle peut atteindre 90 cm à la base du tronc des plus grands arbres. L'écorce du séquoia géant peut présenter différents motifs allant de la forme lisse à la forme réticulée en passant par des motifs rectilignes ou spiralés. Ce caractère semble être d'origine génétique.
  • Le système racinaire de l'arbre peut s'étendre sur une distance de 30 à 40 m selon la capacité du sol à retenir l'eau. Cependant les racines s'enfoncent rarement à plus de 90 cm de profondeur, ce qui peut sembler paradoxal pour un arbre si grand. C'est cette faible profondeur combinée à l'érosion qui est la cause principale de la chute de ces géants
Ces qualités font de cet arbre, vénéré par les Amérindiens de la région, le géant du règne végétal. Ces arbres sont originaires de la Sierra Nevada en Californie.



JOSHUA TREE : 


Yucca brevifolia, appelé également Joshua tree ou arbre de Josué, est une espèce de la famille des Agavaceae, que l'on rencontre uniquement en Amérique du Nord dans les États de Californie, Arizona, Utah, et Nevada. Confinés principalement dans le Désert de Mojave entre 600 et 1800 m d'altitude, ils poussent notamment dans la région de la Queen Valley et de la Lost Horse Valley dans le Joshua Tree National Park où on peut trouver un spécimen de 13 mètres de hauteur.

 Le nom de Joshua tree a été donné par un groupe de mormons qui traversait le désert de Mojave au milieu du XIXe siècle. La forme unique de l'arbre leur fit penser à Josué montrant, bras tendus, la Terre promise.

 Autour de Las Vegas dans le désert du Nevada et bien sûr dans le magnifique (et peu connu) parc qui porte son nom, ces étonnants yuccas sont innombrables...


LES CACTUS : symboles des déserts de l'ouest avec le saguaro, et omniprésents. Organ pipe, cholla, ocotillo, coussin de belle mère, figuier de barbarie, ils sont tous là.

Carte postale...




WILD LIFE : nos premières découvertes avaient noms biches, écureuils, chiens de prairie, blue jays et surtout road runners (bip-bip !) autre symbole de l'ouest : le Nouveau Mexique en a d'ailleurs fait sa mascotte.



Le Geai bleu (Cyanocitta cristata) est une espèce de passereau de la famille des corvidés. C'est un bel oiseau bruyant et peu farouche (dans les parcs nationaux du moins en tout cas où il n'est jamais le dernier à venir mendier quelques miettes). Sa huppe courte et les parties supérieures de son plumage sont bleues alors que son ventre est gris (différentes jolies nuances de bleu selon l'individu). Il porte un collier noir, ses ailes et sa queue sont parsemées de points blancs. Son aire de répartition s'étend à l'est de l'Amérique du Nord, du sud du Canada et au golfe du Mexique. Ses milieux de vie sont les forêts de feuillus et les bois épars.


 Les chiens de prairie (Cynomys) forment un genre de rongeurs qui comprend cinq espèces. Les espèces de ce genre tirent leur nom de leur habitat principal, les prairies, et du fait que leur cri s’apparente à l’aboiement du chien. Ils ressemblent aux marmottes européennes mais sont de taille inférieure. Les chiens de prairie se nourrissent d'herbe et de graines qu'ils trouvent dans la prairie. Ils en consomment beaucoup plus avant l'hiver, afin de constituer des réserves de graisse. Ils se nourrissent également de fruits épineux et d'insectes. Ils mesurent 30 à 40 cm de long pour un poids d'environ 500 grammes à 1 kg. Les individus d'une même colonie sont capables de communiquer en rampant, avec une agitation de leur queue, en se reniflant et avec des cris aigus semblables aux aboiements des chiens pour avertir les autres d'un danger ou donner la position d'un prédateur (coyotes, aigles, renard, crotales). Ils vivent en famille et les jeunes mâles devenus adultes sont vite chassés par le père pour aller créer leur propre foyer. Ils défendent leur terrier contre d'autres animaux, et contre d'autres chiens de prairie d'un autre groupe, en mordant à plusieurs reprises, ce qui permet la fuite de l'adversaire. Ils peuvent toutefois vivre en "colocation" avec d'autres animaux (écureuils, chouettes...). En cas de danger, le chien des prairies peut utiliser le terrier d'autres familles comme refuge. Ils disposent d'un système de surveillance (postés sur des monticules montés par eux, ils montent la garde et avertissent du danger par des cris spécifiques au danger en question). A nos yeux ils sont plutôt "trognons". Depuis ce voyage de 1991 j'en ai aperçu un peu partout dans l'ouest mais surtout en colonies immenses dans le Badlands National Park du Dakota du Sud.

SUR LA COTE CALIFORNIENNE : PHOQUES, OTARIES ET ADORABLES LOUTRES DE MER !



Et, enfin, l'oiseau clown par excellence, le road runner ! Le Grand Géocoucou, parfois aussi appelé Géocoucou de Californie (Geococcyx californianus), est une espèce d'oiseaux coureurs nord-américains de la famille des cuculidés qui compte, entre autres, les coucous. Les habitudes terrestres du géocoucou lui ont valu le nom de « coureur de route » en anglais (Roadrunner) et en espagnol (Correcaminos) ; il est de fait plus apte à la course qu'au vol. Omnivore et opportuniste, il présente de nombreuses adaptations aux milieux arides. Cet oiseau à l'aspect longiligne et au plumage strié, pourvu d'une longue queue et doté d'une crête qu'il tient souvent érigée, est une figure connue en Amérique du Nord, que ce soit dans le bestiaire rituel de peuples amérindiens ou comme symbole de plusieurs organismes américains. Le Grand Géocoucou est devenu mondialement célèbre depuis le succès du personnage de Bip Bip dans le dessin animé Bip Bip et Coyote. Personnellement je les aime beaucoup et par leur allure, leur course émaillée de sauts brusques pour attraper quelque sauterelle ou insecte, ils me font beaucoup rire. Je n'ai de cesse d'en chercher partout lorsque je traverse le désert et j'espère en voir quelques uns lors de mon prochain voyage en 2015 dans le désert de Sonora et du côté de Albuquerque et Phoenix...


Le "bip-bip" sur la carte des symboles du Nouveau Mexique

(à suivre : la grande claque du Grand Canyon... survol et balade le long de la South Rim)